samedi 23 octobre 2010

De grandes espérances

Ce matin, j'ai pensé à Lucien de Rubempré, le héros du roman de Balzac "Illusions Perdues". Tu sais, cher lecteur, c'est ce jeune provincial qui monte à Paris pour vivre de sa poésie et qui va  trouver le succès dans le journalisme, milieu corrompu qui va le mener à sa perte.
Est-ce qu'en voulant vivre mon rêve, je vais moi aussi perdre mes illusions ? Est-ce que mes espoirs de jeunesse peuvent devenir mon quotidien ?
Ce sont les questions que je me posais ce matin en mangeant les oeufs au bacon que m'avait préparés ma tante.
Oui, parce que je dois te dire que ma tante semble avoir décidé de s'occuper de moi comme si j'étais un invité de marque. C'est très agréable mais j'ai peur de me sentir assez vite redevable de quelque chose. Déjà qu'elle m'accueille chez elle, si en plus elle me fait à manger matin, midi et soir et me lave mon linge (ce qui serait assez gênant, je crois)... Cela dit, je serai bien bête de ne pas en profiter, au moins pendant quelques jours.
Je me suis promis que je lui verserai mon premier salaire pour compenser tout ce qu'elle aura dépensé pour moi.
A propos de salaire, je n'ai pas encore commencé à chercher du travail. J'avoue que je ne sais pas très bien par où démarrer mes recherches. J'ai bien cette idée de "pion" dans un collège, mais je ne sais pas vraiment à qui il faut s'adresser. Bon de toute façon, c'est le week-end, donc ça ne sert à rien de s'énerver, je commencerai à m'activer lundi.

Hier après-midi, je suis allé voir le Cours Florent qui n'est pas très loin de chez ma tante. Je n'ai pas osé entrer, mais le simple fait de voir tous ces gens devant l'école m'a complètement bouleversé. Je n'avais qu'une envie, c'était d'aller leur parler (tu t'en doutes, je ne l'ai pas fait). Ils avaient l'air tous si sûr d'eux et confiants dans leur avenir que j'aurais donné n'importe quoi pour être à leur place.
D'eux d'entre eux étaient en train de répéter une scène debout sur un banc. Je n'ai pas reconnu de quelle pièce il s'agissait, mais je n'ai pas pu m'empêcher de les regarder comme si j'étais au théâtre. Ça avait l'air très contemporain. Il y avait une histoire de tunnel noir dans lequel il fallait passer, mais la fille ne voulait pas et semblait effrayée par le garçon. C'était étrange, parce qu'ils jouaient par moment comme si leur vie en dépendait et en même temps, ils s'arrêtaient régulièrement pour rigoler et se prendre dans les bras. A mon avis, ça n'étaient pas des élèves de première année.
J'ai voulu entrer pour prendre des renseignements, mais je me suis dit que je le ferai par internet et que ce serait plus anonyme.
En partant, j'ai quand même jeté un coup d'œil à l'intérieur en espérant voir peut-être un acteur connu mais je n'ai vu qu'un vieil homme qui avait l'air d'être là comme chez lui. Peut-être qu'il s'agit du directeur de l'école.


(Roulement de tambour) : Cher lecteur, demain je vais pour la première fois dans un théâtre parisien. J'aurais aimé aller à la Comédie Française, mais ce n'est pas moi qui ai choisi.
C'est ma tante qui a pris deux places pour aller voir une pièce qui s'appelle "Derniers remords avant l'oubli". Je ne sais pas de qui elle est, mais je me doute qu'on ne va pas beaucoup rigoler avec un titre pareil. Mais ma tante a vu de très bonnes critiques dans les journaux et c'est pour ça qu'elle m'y emmène. (Tu penses bien que je te raconterai tout demain). Si j'arrive à vaincre ma timidité, peut-être que j'irai parler aux acteurs après le spectacle (si j'ai aimé bien-sûr) et qui sait, ils me donneront peut-être quelques conseils pour réussir dans ce métier. Il paraît que le représentations du dimanche après-midi sont pleines de personnes âgées. Si je m'ennuie pendant la pièce, je pourrais au moins regarder le public ronfler. mdr...

Avant de te quitter, cher lecteur, je tiens à te faire remarquer que tu n'as encore laissé aucun commentaire ici. Peut-être ne connais-tu pas l'adresse de mon blog. Dans ce cas, tu es tout excusé. Sinon j'espère que tu vas réparer cet oubli incessamment sous peu.

Allez, sans rancune et à demain.

Timothée.

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