vendredi 22 octobre 2010

A nous deux !

Enfin, j'y suis !
Cher lecteur, je t'écris de la petite chambre que j'occupe chez ma tante.
Comme je le disais hier, c'est elle qui est venue m'attendre à la gare de Bercy où mon train arrivait.
Nous avons pris le métro (nouveauté pour moi) et sommes arrivés chez elle dans le 10 ème arrondissement de Paris.
Bon, je ne te cache pas que ce n'est pas très grand. Et ce qui me sert de chambre n'est autre qu'une petite buanderie qu'elle a aménagée pour moi. Mais peu importe. D'abord parce que je peux me connecter à internet avec mon ordinateur et donc continuer à te raconter mes aventures, ensuite parce que je n'ai pas l'intention de moisir ici (tatie, si tu me lis, saches que ce n'est qu'une expression, je ne pense pas que ma chambre est moisie, c'est juste que j'ai envie de voler de mes propres ailes, et là-dessus, je suis sûr que tu ne me contrediras pas).
Et donc pour inaugurer cette première journée à Paris, je suis allé me promener (pour la recherche de travail, on verra un peu plus tard). Comme elle était de repos hier, ma tante m'a proposé de m'emmener à la tour Eiffel ou sur les Champs Elysées. C'était très gentil, mais j'ai décliné parce que je n'ai pas envie de découvrir Paris en touriste de base. Je préfère me balader au hasard et faire moi-même des découvertes.
Tu dois savoir, cher lecteur, que j'ai un petit côté solitaire. Bien-sûr, je sais que pour réussir dans le métier que j'ai choisi, il vaut mieux être capable de faire des rencontres, d'aller dans les soirées et de ne pas se comporter en ours, mais que veux-tu, c'est un peu ma nature, et je me laisse un peu de temps avant d'essayer d'en changer.
Donc je suis allé me promener et au bout de quelques temps, je me suis retrouvé dans une manifestation lycéenne. Je crois que j'étais vers la place d'Italie. Je n'étais pas hyper rassuré, non pas à cause des lycéens qui avaient l'air tout ce qu'il  y a de plus pacifiques, mais à cause des casseurs dont on entend parler tous les jours dans les journaux. Pour être honnête, je n'ai rien vu qui ressemblait de près ou de loin à un pillage. Mais je dois reconnaître que je ne suis pas resté très longtemps aux abords de la manifestation. C'est vrai qu'à Auxerre, les manifs, c'est pas vraiment notre quotidien. Je crois que la dernière fois qu'il y en a eu une, c'était pour soutenir Guy Roux qui était obligé de prendre sa retraite (lui) et ne pouvait plus entraîner de club (lol), c'est dire.

Il y a quand-même une petite anecdote que je veux te raconter et que je mettrai dans un film ou une pièce de théâtre si un jour j'arrive à écrire autre chose qu'un blog.

Quand j'ai quitté la manif, j'ai vu deux filles et un garçon qui avaient l'air de se disputer. Il devaient avoir environ 16 ou 17 ans. Comme je suis un peu curieux, je me suis approché, l'air de rien. Et j'ai pu entendre ce qu'ils disaient. En fait, le garçon était en couple avec une des deux filles et il venait de la quitter pour l'autre fille. Celle qui venait de se faire quitter disait au garçon qu'il était un salaud, qu'il était un lâche et qu'elle avait au moins le droit de comprendre. Sans se démonter, le garçon lui a expliqué que depuis le début de la grève, elle ne s'était jamais intéressée au problème des retraites et qu'elle n'était venu à une manif que pour vérifier qu'il ne draguait pas d'autres filles et que de toute façon elle n'avait aucune personnalité et aucune idée politique. Il a ajouté que Sophie (c'était l'autre fille, sa nouvelle copine), elle, elle avait des opinions et qu'en plus elle participait aux AG et que de toute façon, il ne l'aimait plus et que ça on  ne pouvait rien y faire.
La première fille est partie en pleurant, et je ne te cache pas, cher lecteur que j'ai bien eu envie de la réconforter en la prenant dans mes bras.

Bon, sur ce, je vais aller faire réchauffer le boeuf bourguignon que ma tante m'a préparé pour midi.

A demain.

Timothée.

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